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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 23:28

Nous ne rêverions pas du passé si l'avenir nous faisait rêver. La nostalgie avance quand l'espérance recule.

 

Mais la nostalgie est utile, non seulement en tant que symptôme d'"inespoir", mais aussi en tant qu'elle peut ressusciter l'espoir, justement. Car il n'y a pas d'espoir "ex nihilo"; l'espoir part toujours de quelque chose, donc du passé.

 

Le désir du passé peut se retourner en désir d'avenir si on le "travaille" dans ce sens, c'est-à-dire si on se demande comment il serait possible, non pas de revivre tel quel ce qui a été, mais de le poursuivre, ici et maintenant. Cette nostalgie créatrice est le moteur du progrès.

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 10:44

La joie et la peine

 

"La joie venait après la peine" (Apollinaire). Le poète a toujours raison : on ne va pas à la joie sans passer par la peine. Non pour assouvir la cruauté d'un Dieu... odieux, mais parce que c'est dans l'ordre des choses. Parce que le plaisir de boire suppose la soif, le plaisir de manger la faim, le plaisir de se reposer la fatigue..., et qu'il est pénible d'avoir soif, faim, d'être fatigué.

Sans peine, pas de joie : la loi est dure, mais c'est la loi. La joie sans peine, la joie en soi, la joie "pure", est aussi chimérique qu'une médaille sans revers. "Le bonheur naît du malheur" (Lao Tseu) : beaucoup le savent, mais peu l'ont compris. Nous préférons croire que le bonheur existe, comme une chose qu'on peut acheter, ou un lieu auquel on peut se rendre (d'un coup d'aile). Nous préférons croire que le bonheur se consomme, parce qu'il est plus facile de consommer, c'est-à-dire de détruire, que de créer. Mais le bonheur est la création même, et il est difficile de créer.

Nos contemporains sont malheureux parce qu'ils ont cru agrandir leur bonheur en le coupant du malheur, c'est-à-dire de la difficulté, où il prend naissance et qui le nourrit, lui coupant ainsi les vivres et le dévitalisant. Nous redeviendrons heureux quand nous comprendrons que le malheur n'est pas l'ennemi du bonheur mais son principal allié ! 

 

(13 mai 2009)

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 12:21

"Mon problème, c’est que j’ai raté ma vie.

   - Voilà, en effet, le problème : tout est là !

   - N’est-ce pas ?

   - Oui, c’est de croire que vous l’avez ratée qui est le problème.

   - Comment ?!

   - La vie est ce que nous en faisons : si vous croyez qu’elle est ratée, définitivement, pourquoi et comment tenteriez-vous de la réussir ? Il est normal d’avoir des difficultés, des échecs : la vie n’est pas un chemin de roses. Elle n’est pas servie sur un plateau d’argent ; c’est celle qui l’est qui est ratée, parce qu’on ne va rien en faire, on va la subir, on ne va pas devenir ce qu’on est potentiellement, réaliser ses potentialités, s’accomplir – on va la manquer.

   "Les difficultés sont les moyens mêmes de nous réaliser : ce ne sont pas des malheurs mais des chances. C’est parce que vous rêviez d’une vie facile, et que face à la difficulté d’exister vous avez battu en retraite au lieu de vous battre, que vous avez le sentiment d’être passée à côté de votre vie, et pour cause.

   "Votre problème est l’idée que vous vous faites de la vie : quand on présume qu’elle doit être facile, le moindre obstacle vous décourage, c'est-à-dire vous encourage à la voir moins en rose, jusqu’à la voir noire comme la nuit.

   "Vous n’avez pas raté votre vie, vous ne l’avez pas encore accomplie : vous n’avez pas fait le chemin que vous devez faire pour devenir ce que vous êtes, et ce chemin, vous pouvez le faire encore. Il sera peut-être moins long, vous irez peut-être moins loin, mais vous irez, vous avancerez, vous deviendrez, vous serez.

   "Vous découvrirez le sens de votre vie et le sens de la vie en général et cette découverte vous comblera d’une joie toujours renouvelée."

 

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 17:04

 

Quand Dieu eut créé le monde, il vit qu’il était parfait... et se sentit désormais inutile.


Car il n’avait plus rien à faire, et pour cause.


Alors il commença à déprimer et à dépérir.


Diable, son ombre, s’en inquiéta, car si Dieu mourait, il mourrait aussi, et lui souffla l’idée aussi simple et géniale qui le sauva :

- Qui peut le plus peut le moins. Toi qui as créé un monde absolument parfait, tu es sûrement capable de relativiser sa perfection, ce qui redonnerait un sens à ta vie.


Et Dieu, le huitième jour, créa le Mal, pour s’occuper.


Depuis, chaque fois que le monde va mal, les anges, paraît-il, disent :

-Tiens, voilà encore le bon Dieu qui s’ennuie !

 

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 12:34

 

Le regret du "bon temps" porte en lui sa propre consolation, car avoir été heureux, c'est pouvoir (encore) l'être. Le bonheur ne s'use pas quand on s'en sert, et le bonheur vécu n'est pas la mesure du malheur à vivre. Car rien ne se crée ni ne se détruit, tout se transforme : ce qui s'use, ce qui diminue, c'est la matière, les matériaux qui nous constituent,  qui constituent notre esprit (c'est-à-dire notre être), comme diminuent les briques à mesure qu'on les assemble pour construire la maison.

 

La maison de notre esprit est constituée de matière, et la décroissance de la matière est, normalement, l'effet de la croissance de l'esprit, condition du bonheur, qui est la compréhension/création des choses.

 

A condition de mener une vie intelligente et constructive, la faculté de jouir positivement de la vie ne diminue pas mais augmente avec le temps.

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 01:04

Les vieux jours accomplissent les jours qui les ont précédés : ils valent ce qu’a valu, c'est-à-dire créé, en termes d’être, la vie. Les vieux jours ne valent d’être vécus que si on a vécu valablement, c'est-à-dire créativement, donc aventureusement.

Or, si on fait du facteur financier le facteur déterminant et si, en plus, on veut s’assurer de toucher sa mise le moment venu, on va, forcément 1) vivre pour capitaliser et 2) prendre le moins possible de risques. Ce qui est le moyen le plus efficace de ne rien faire de valable de son existence, c'est-à-dire de la gâcher et de la terminer, par conséquent, en… laideur.

La « retraite » que la plupart de nos contemporains se préparent porte bien son nom, synonyme de débâcle. Napoléon se serait bien passé de la sienne, en Russie.

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 22:55

Le gâteau existe sans la cerise, mais la cerise n'existe pas sans le gâteau.


Ce qui n'a de sens que pour soi est insignifiant.


Ceux qui croient tout savoir n'apprennent plus rien.


Le savoir est des choses, la sagesse des êtres.


La vie est un voyage. Le corps est le véhicule, l'esprit le voyageur.

 

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 22:47

Pour être heureux, il faut d’abord désirer l’être, et pour désirer l’être, il faut l’être déjà un peu (on ne saurait désirer ce qu’on ignore). Le bonheur est donné à ceux qui l’ont d’ores et déjà, ceux qui s’estiment heureux, et qui s’ingénient à tirer le meilleur parti de ce qui leur est donné.


Pour être heureux, il faut… l’être, ici et maintenant, sans conditions préalables. Les conditions extérieures, matérielles, du bonheur, du bien-être, ne sont pas ses prémisses mais ses conséquences : c’est en étant heureux, c'est-à-dire créatif, avec ce qu’on a qu’on obtient, en temps utile, ce dont on aura besoin pour continuer à l’être. Le bonheur n’est donné qu’à ceux qui n’attendent pas qu’on le leur donne, à ceux qui le prennent où ils le trouvent.


Le bonheur, comme la jeunesse, est un état d’esprit. De même qu’on peut être juvénile à 70 ans et sénile à 35, on peut être heureux comme un roi avec trois fois rien et malheureux comme un chien avec trois fois tout.

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 01:08

En rentrant des puces de Montreuil, je croise sur mon chemin un « clochard »  connu dans le quartier et aussi alcoolique que délabré (ceci s'expliquant en grande partie par cela). L’homme, quand je lui ai donné la pièce, me demande de l’aider à traverser. Ne « réalisant » pas le risque que je prends, je m’exécute (non sans appréhension toutefois, étant donné son état).

 

A peine descendons-nous du trottoir qu’il trébuche et tombe, juste quand déboule un essaim de voitures. Il s’en est fallu de peu que l’une d’elles ne le heurte. J’aurais eu, pour le moins, des… ennuis. De plus, comme il n'aurait peut-être pas traversé, ou pas à ce moment-là, sans moi, je me serais senti moralement responsable de ce qui lui serait arrivé. Voyant venir le pire, je me suis précipité pour le ramener vers le trottoir.

 

Deux jeunes gens alors m’apostrophent : ils ont appelé les pompiers. Un passant noir m’aide à remonter le « clodo » sur le trottoir et à l’asseoir sur un banc. Les pompiers arrivent peu après.

 

Moralité ? Faire le bien est toujours risqué, sinon où serait le mérite, c'est-à-dire le... bien ? Le risque ne doit pas inciter à le faire moins mais à le faire mieux, avec plus de précaution, c'est-à-dire d’attention, avec plus de prudence, c'est-à-dire de conscience – c'est-à-dire de… bien.

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 09:43

On ne peut pas dire non à tout : ce serait dire non à la vie, c'est-à-dire suicidaire. Dire non à tout est faiblesse, lâcheté. Il n’y a de courage à dire non que si ce nom suppose un oui, si c’est le corollaire de ce oui, et non une fin en soi.

 

Le « non » en soi, le « non » absolu,  est, évidemment, négatif, c'est-à-dire vide de sens ; c’est le « non » relatif, le « non » qu’un « oui » sous-tend, qui est positif, sensé.

 

Je suis brave quand je dis non au désespoir, parce que je dis oui à l’espérance. Je suis brave quand je dis non à la violence, parce que je dis oui à la douceur. Le mauvais « non » est une dérobade, une fuite de l’engagement ; le bon est l’engagement même. On ne s’engage qu’en disant oui.

 

A moins qu’il ne consiste à fuir l’existence, le courage consiste d’abord à dire oui, oui à son idéal par exemple, et, par suite, non à ce qui le nie.

 

Quand tu es obligé de dire non, n’oublie jamais que c’est au nom d’un « oui », que c’est ce « oui » qui dit non.

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